Cythara-Martine Gercault
Artiste Peintre
« ÉMERGENCES »
Exposition du 16 au 22 mars 2009
Galerie « Les Vergers de l’Art »
14, rue du Perche – 75003 Paris
Invitation à l'exposition "Émergences"
Cythara-Martine Gercault - Lekh Lekha, détail, huile sur toile 158 x 162
Texte d'Olivier Wahl pour l'exposition "Émergences"
Le célèbre tableau « La Naissance de Vénus » de Botticelli est une formidable métaphore de l’émergence. Cette œuvre propose un enseignement riche au sujet de cette notion. Elle nous montre par exemple que l’émergence est à mettre en lien avec la naissance, ou plus exactement un certain aspect de la naissance : Venus, sur ce tableau naît adulte et dans le plein épanouissement de sa beauté. Elle a la fraîcheur de l’écume, qui pourtant naît de la vague qui elle-même et le prolongement de l’océan. De la même façon, l’émergence est l’aboutissement du monde. Je veux dire par là, que le monde entier est engagé dans ce phénomène d’émergence, tout comme l’océan entier est engagé dans le phénomène de l’écume.Pourtant l’émergence témoigne de la légèreté de la dentelle, de la luminosité piquante de l’aube, elle est éveillante. Peut-être est-elle la beauté en soi, déesse offerte dans un coquillage, plaisir de l’œil engagé dans la chair. L’émergence n’a pas de cause, elle n’a pas d’histoire, elle est l’histoire en elle-même résumée dans une fracture du temps. Elle échappe à la logique usante du monde, elle existe de façon parallèle à la pesanteur
et pourtant, comme je l’ai dis précédemment intimement liée à la globalité et à la profondeur. Le tableau nous dit aussi que l’émergence est solitaire – personne n’attend cet être qui naît dans les couleurs de ce matin là – et pourtant pleinement accomplie.
On pourrait poursuivre longtemps une méditation sur cette œuvre. C’est une pratique intéressante que de le faire et je vous suggère de vous y consacrer. L’émergence est riche de toutes les potentialités du monde. Elle est au croisement de deux états : La fluidité de l’océan et la solidité terrestre. Les deux expositions successives sur ce thème que nous vous proposons révèlent d’autres aspects de cette fascinante émergence et nous vous invitons à venir les goûter avec cet état d’esprit libéré qui s’étend dans l’espace de notre esprit lorsque nous nous promenons au matin sur une grande plage dont le sable a été renouvelé par la marée.
Olivier Wahl, mars 2009
Olivier Wahl, commentant "Adama, le chant de la terre" de Cythara-Martine Gercault
Texte de présentation de l'expostion "Émergences" par Cythara-Martine Gercault
« Chaque rendez-vous avec la toile est comme la mer recommencée, jamais le même, toujours un autre.
Les formes qui naissent et celles qui meurent, volutes éphémères ou amas persistants, chants d’arômes et brises de signes.
Les traces surgissent, réminiscences ancestrales, lettres corps-accord, empreintes hébraïques, Adama, Har, la terre, la montagne, nées du mystère en une voile de flammes, loin de tout désir… Loin.
Une intimité teintée d’interrogations et moi qui change, poreuse à l’invisible. Le temps devient hors temps. S’accoutumer à naître à cet espace sans fin, sans forme, auquel s’abandonner.
Le « Je » n’existe plus, il s’offre à cette instance qui le relaye.
Peindre sans projet suppose l’exploration de la lumière mais aussi celle de l’ombre dans laquelle naît le frémissement du geste qui enfin va se faire chair.
doutes et craintes sont balayés, la fulgurance de la vague les emporte.
C’est alors la rencontre avec la matière terrestre qui exulte, ivre et sacrée, pleine d’un feu qui brûle et purifie.
Le tableau s’enfante dans la puissance du vivant, délivré des incertitudes du « passage ».
La voie est ouverte, il peut alors naître et exister. Vibrer.
Merci à Bach et Schubert qui me portent vers les cimes.
Merci à mes guides spirituels qui inlassablement font danser mes « couteaux » au son de leurs voix et des tambours. «Facilitateurs» et « accoucheurs », ils m’accompagnent dans cette quête devenue essentielle.
L’induction opérée par la scansion régulière et répétitive du tambour chamanique initie l’ouverture nécessaire au processus artistique. Cette « monture sonore » me permet de rentrer en contact avec les forces telluriques de l’Univers. Ce dialogue qui part du corps devient un axe, une structure matière-énergie, une conscience primordiale, trait d’union avec le cosmos.
La présence du tambour opère comme un rituel de dé-liaison du monde profane pour réorienter et réorganiser les forces créatrices.
Je peux alors m’emparer des pinceaux, des couleurs et matières pour inscrire et injecter sur la toile du symbolique, du ludique, du magique, du pulsionnel et toutes sortes de thématiques invisibles et « intouchables » en état de veille. L’acte créateur devient une danse, un hymne à la joie. L’esprit se libère, laissant place à une émergence énergétique qui va alors pouvoir s’organiser spontanément et se transformer en une ardeur de vie retrouvée. »
Cythara-Martine Gercault
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